France-Bélarus

Découverte du Bélarus (anciennement Biélorussie)

Exposition ‘Marc Chagall et la céramique’

26/02/2008

Chagall s’installe à Antibes dans l’atelier ‘La poterie des remparts’. D’une très grande prodigalité il réalisera plus de 220 pièces entre 1949 et 1972. Toutes les pièces sont uniques, contrairement à Picasso, Chagall refusera le principe de l’édition.

La diversité des modes d’expression est une permanence chez Chagall. En 1922, à Berlin, il appréhende la technique des eaux-fortes. Plus tard, aux USA, il s’adonne à la lithographie couleur, puis aux arts de la scène pour le théâtre juif. Lorsqu’il va s’employer à la céramique ce domaine est depuis longtemps réhabilité aux yeux du monde artistique. A la fin du 19ème siècle, Gauguin s’adonne déjà à la céramique ; en 1907 le Salon d’Automne présente les pièces de Renoir, Bonnard, Derain, Rouault, Matisse… Marquet et Dufy réalisent des décors d’intérieurs en céramique. Ce travail est d’ailleurs encouragé par les marchands d’art eux-mêmes : Vollard présentera les fauves au céramiste André Metthey.

Après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Matisse expose à New York les pièces réalisées par Miró et Artigas, pièces qui seront montrées quelques années plus tard, en 1948, à Paris par Aimé Maeght dans sa galerie. Tout porte à croire que Chagall a vu ces pièces. Quand il arrive dans le Midi en 1949 Braque travaille avec Artigas, Picasso est à Vallauris, Matisse travaille aussi avec le couple Ramié.

Chagall s’installe à Antibes dans l’atelier « La poterie des remparts ». D’une très grande prodigalité il réalisera plus de 220 pièces entre 1949 et 1972. Toutes les pièces sont uniques, contrairement à Picasso, Chagall refusera le principe de l’édition.

Les premières productions s’adaptent aux formes traditionnelles de la céramique culinaire. Très vite Chagall tire parti des formes mais aussi des cuissons pour obtenir le velouté des couleurs, jouant de la lumière et de la profondeur grâce à l’alternance des vernis mats et brillants. Les possibilités de la matière elles-mêmes sont exploitées. En 1951 il profite de l’aspect grenu et poreux de la terre chamottée pour donner une intensité dramatique ou une nouvelle sensualité aux sujets.

Puis il travaille le volume et obtient une complexité formelle de plus en plus grande. Les vases deviennent de purs volumes plastiques et atteignent ainsi un statut d’objets autonomes. Sa réflexion sur les oppositions entre espaces intérieurs et extérieurs l’amène à innover dans la céramique comme le ferait un sculpteur.

Les séries réalisées à partir de 1950 comme « Les Fables de la Fontaine » ou les ensembles concernant la Bible affichent clairement leur correspondance avec celles réalisées en peinture et lithographie sur les mêmes thèmes. Chagall adapte les motifs en accentuant ou en simplifiant les traits pour adapter la lisibilité du sujet à la céramique.

A la même période il dirige aussi sa recherche vers la céramique murale : comment agrandir l’image sans détruire l’unité visuelle. Là aussi les premières créations sont directement liées aux thèmes de ses œuvres picturales (L’horloge, Le saint voiturier, le village…).

L’exposition s’attachera ainsi, pour la première fois, à mettre en évidence les transpositions réalisées par Chagall entre le dessin, la gravure, la peinture et la céramique. Un accent particulier sera porté sur les œuvres en céramique qui pourront être accompagnées de leurs dessins préparatoires ou des toiles qui ont exploité les mêmes thèmes, qu’il s’agisse des pièces de forme, des plats ou des plaques. Transversalement toutes les thématiques de Chagall seront abordées dans leur grande richesse : couples, religion, cirque, fables de la Fontaine, monuments, nus, mythologie, natures mortes…

Ce projet s’inscrit également dans la série d’expositions temporaires réalisées par le musée de Céret mettant en évidence le rapport des artistes du 20ème siècle avec les arts appliqués : Dufy en 2003, Picasso en 2004, Pignon en 2005-2006.

L’exposition vise également à exploiter l’intérêt fortement pédagogique qui consiste à exposer au grand public le processus qui permet à l’artiste de renouveler et vivifier sa réflexion esthétique en changeant de support.


Marc Chagall, de son vrai nom Moyshe Segal, naît le 7 juillet 1887 à Vitebsk, en Biélorussie. Il ne reste pas grand chose de la ville ’triste et joyeuse’ décrite par le peintre dans son autobiographie romancée, Ma vie : la destruction par les nazis des quartiers juifs, et l’urbanisme dévastateur des années staliniennes en ont profondément modifié la physionomie : invité en URSS en 1973, Chagall refusera de retourner sur les lieux de son enfance. Si Vitebsk apparaît dans de nombreux tableaux après le départ du peintre pour Moscou en 1920, c’est sous la forme du souvenir qu’il en a conservé.

Chagall souligne le contraste entre les baraques en bois du shtetl, la communauté juive de Vitebsk, et les constructions en pierre du haut de la ville. Le motif de la cathédrale, élevée en 1743 par un architecte italien, sera utilisé par Chagall à de nombreuses reprises ; il finira par symboliser à lui seul sa ville natale. Lorsqu’il peint ce tableau, deux ans avant son départ définitif de Russie, Chagall est déjà en pleine possession de son style.

Chagall, dont les parents sont illettrés, est l’aîné d’une famille de neuf enfants. Son père travaille dans un dépôt de harengs, tandis que sa mère tient un modeste commerce d’épicerie. Il suit les cours en hébreu de l’école juive, avant de pouvoir entrer dans un établissement officiel, en principe interdit aux Juifs, où il apprend le russe. Les parents de Chagall, profondément religieux, sont d’obédience hassidique.


Musée d’Art Moderne de Céret
8, Bd Maréchal Joffre
BP 60413, 66403 Céret Cedex- France
T (33) 04 68 87 27 76

Horaires d’ouverture:
– 15 juin – 15 septembre : de 10 h à 19 h
– 16 septembre – 14 juin : de 10 h à 18 h
– Ouvert tous les jours du 1er mai au 30 septembre
– Fermeture les mardi du 1er octobre au 15 février
– Fermeture 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre.

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